Rendre hommage aux déserteurs
De 1961 à 1975, le Portugal colonial de l'Estado Novo mena une guerre sanglante en Guinée Bissau, en Angola et au Mozambique, pays cherchant alors à accéder à leur indépendance. Refusant d'aller faire la guerre,100 000 insoumis, réfractaires au service militaire et déserteurs fuirent le Portugal et les différents théâtres d'opération. C'est une des plus grandes vagues connues de désertion.
Si beaucoup d'entre eux se sont retrouvés en France, alimentant le besoin en main d'oeuvre des "trentes glorieuses", d'autres se sont installés au Luxembourg, en Suède, aux Pays-Bas, au Danemark, au Royaume-Uni... Si la plupart ont été appuyés par des réseaux familiaux ou amicaux, des organisations - formelles ou informelles - et des "comités de soutien aux déserteurs" tentaient de leur venir en aide, voire d'exhorter à la désertion.
Après le coup d'état du 25 avril 1974, qui mit fin à la dictature de l'Estado Novo, un grand nombre de déserteurs, politiquement très actifs, sont rentrés au Portugal. Ils ont été des acteurs importants du bouillonement révolutionnaire du PREC.
Rien ou peu a été écrit sur les déserteurs des guerres coloniales portugaises. Il est temps de leur rendre hommage et d'écrire leur(s) histoire(s).
PROGRAMME
Vendredi 24 avril
Cinéma La Clef
34, rue Daubenton, métro Censier Daubenton
20H : Projection du film "Changer de vie, la vie et l'oeuvre de José Mário Branco" de Pedro Fidalgo et Nelson Guerreiro 116´
Engagé depuis ses plus jeunes années contre la dictature de Salazar, José Mário Branco connaît, à 20 ans, la torture et la prison. En 1963, fuyant la guerre coloniale et la police politique, il prend le chemin de l’exil et arrive en France (lire la suite).
22H : Débat avec un des réalisateurs
Tarif unique 6,5€
Samedi 25 avril
Casa Poblano
15 rue Lavoisier, métro Robespierre
18H : Projection de deux courts-métrages de José Vieira, 116´
1 - Les chants du déserteurs 27'
Plus de 100 000 jeunes déguerpissent pour ne pas faire la guerre coloniale
2 - Un aller simple 13'
Ils désertent, abandonnent tout et s'évadent dans l'inconnu
19h00 : Débat autour de la désertion, modéré par l'historien Victor Pereira
António Oneto, militant anticolonialiste et déserteur
Vasco Martins, insoumis et animateur de réseaux de soutien aux déserteurs
Un membre de l'Union pacifiste (à définir)
20h30 : Repas convivial
Réservation impérative à l'adresse suivante : reservationsmv@gmail.com
Menus à 15€ (et formule végétarienne 13€)
Kir, plat, dessert + 1/4 de vin/autres boissons
Des documents d'archives, reproduits ou originaux seront exposés.